À l'intérieur de la prison, la vie aurait été insupportable sans quelques échappatoires. L’un de ces moyens, pour beaucoup d’entre nous, était le joint. C’était plus qu’une simple échappatoire physique ; c’était un moment de paix mentale, un instant où, même si tout autour de nous était sombre et oppressant, on pouvait se sentir détendu, même juste pour quelques minutes. Cette image, un homme arabe allongé dans sa cellule, un joint entre les doigts, reflète cette réalité : l’évasion qu’il procurait, un répit du chaos mental dans un environnement étouffant.

Il est difficile d’imaginer comment la vie en prison peut être vécue sans ce petit moment d’introspection, d’évasion. Enfermés dans des espaces confinés, la violence, les tensions, l’ennui et la solitude peuvent rapidement devenir écrasants. Le joint offrait un instant de répit, une forme de calme dans un environnement où chaque instant pouvait devenir une épreuve. Ce n'était pas une solution permanente, ni même la meilleure, mais pour beaucoup d'entre nous, c'était une des rares choses qui permettait de maintenir un semblant de paix intérieure.

L’homme arabe, allongé sur son lit, fume et regarde au loin. L’image de la fumée qui s’élève lentement représente bien plus qu’un simple geste. Elle symbolise la recherche d’un peu de tranquillité, de moments où, même dans l’obscurité de la cellule, l’esprit peut se détendre. La lumière filtrée à travers les barreaux de la fenêtre accentue cette sensation de lueur d’espoir, de répit dans l’isolement.

L’environnement carcéral, avec ses contraintes physiques et mentales, est impitoyable. Mais ces moments de calme, bien que temporaires, offrent une forme de libération. C’est ce que je voulais capter dans cette image : la manière dont, même dans les situations les plus difficiles, on peut trouver une petite échappatoire, aussi éphémère soit-elle. Ce n’était pas une solution idéale, mais dans ce contexte, c’était tout ce qu’on pouvait espérer.

Cette œuvre parle donc de cette paix fragile, de ce moment suspendu, et de l’évasion que l’on recherche dans un lieu où la liberté n’existe plus. C’est aussi un rappel des réalités du système carcéral, où la survie mentale devient aussi importante que la survie physique, et comment certains choix, bien que temporaires, deviennent une forme de résistance face à la brutalité de l’enfermement.