Cette image capture un moment intense et personnel de ma vie en prison. En cellule, je passais mes journées dans l'obscurité, attendant ce rayon de soleil qui traversait les barreaux pour venir illuminer mon espace. Ce rayon de lumière, bien que bref, était un signe d’espoir, un moment où je pouvais me sentir vivant, même si tout autour de moi était sombre. Mais dès que le rayon disparaissait, tout redevenait noir, et cette attente sans fin du prochain éclat de lumière devenait parfois insupportable.

Le portrait de l'homme arabe dans cette image, assis dans l'ombre, les mains entrelacées, symbolise cette attente silencieuse, ce sentiment de perte et de frustration. L'ombre qui l'entoure représente la solitude et l'enfermement, mais le rayon de soleil, même léger, devient le seul réconfort, le seul signe que l'espoir peut encore exister, même dans les pires moments.

Je me souviens de ce sentiment d’être complètement isolé, pris dans un environnement où l'on perd le sens du temps. Les journées se mêlaient et se ressemblaient, sans distinction. L’ombre était partout, mais quand ce rayon de lumière arrivait, même brièvement, il apportait un peu de réconfort, une petite lueur d’humanité. C’était comme un contact avec le monde extérieur, un signe que je n’étais pas totalement coupé de la réalité, même si cela ne durait qu’un instant.

Dans cette œuvre, je voulais exprimer cette lutte entre l'ombre et la lumière, cette attente constante de quelque chose de plus, mais qui semblait toujours hors de portée. L'homme arabe dans cette image représente ce moment de solitude extrême où l’on se raccroche à ce qui reste de lumière, en attendant que quelque chose change. La lumière est un élément symbolique dans cette scène : elle représente à la fois la liberté et l'espoir, mais aussi la souffrance de devoir l'attendre sans savoir quand elle reviendra.

Ce rayon de soleil n’est pas seulement une image physique, c’est un symbole d’espoir, de survie, d’un futur meilleur. Il représente ces moments dans la vie où, malgré tout, on doit garder espoir. Mais la douleur réside dans le fait que ces moments sont toujours éphémères. Ce contraste entre l'ombre et la lumière illustre la dualité de la vie en prison : il y a des moments de réconfort, mais ils sont rares et temporaires, suivis de longs moments d’obscurité où tout semble figé.