Dans la culture arabe, il existe des comportements et des pratiques considérées comme honteuses, et fumer en public fait souvent partie de ceux-ci. L’histoire d’un trentenaire que je connais en est un exemple frappant : chaque fois qu’il fume, il ressent le besoin de se cacher, comme s’il cachait une faiblesse. Pourtant, le tabac est devenu une sorte de refuge pour certains, un exutoire dans un monde où l’on se doit d’être toujours maître de soi et respectueux des attentes sociales.

Cette image que l’on voit ici, d’un homme tenant une cigarette tout en cachant son visage, incarne à la perfection ce sentiment d’isolement et de honte. Ce n’est pas seulement un homme qui fume, mais un homme qui cherche à éviter d’être vu pour ce qu’il est réellement, comme si cette addiction le rendait moins digne aux yeux de sa communauté.

Le tabac, en effet, est souvent perçu dans la culture arabe comme un signe de faiblesse, de perte de contrôle. Il porte en lui la stigmatisation de celui qui ne peut pas se conformer aux attentes. En dehors des autres dépendances, le tabac devient une métaphore de la frustration, du mal-être, mais aussi du désir de se libérer, même si cela se fait dans l’ombre. Cet homme, comme tant d’autres, se cache derrière son geste quotidien, prisonnier de sa culture et de ses propres contradictions.

Le conflit interne entre les désirs personnels et les attentes sociales est une réalité pour beaucoup d'hommes arabes. Ils se retrouvent souvent à jongler entre des rôles, à porter des masques pour s’adapter à la société dans laquelle ils évoluent, tout en sacrifiant leurs propres libertés et leurs propres désirs. L’image de cet homme arabe fumant dans l’ombre, tout en se cachant, parle de cette lutte silencieuse et de l’impact de la stigmatisation sociale qui impose des comportements invisibles.