Cet homme arabe, les yeux bandés, est un symbole fort de ceux parmi mes amis musulmans qui vivent leur vie guidée uniquement par la loi divine. Pour eux, le monde extérieur, avec ses distractions et ses tentations, n'a que peu d'importance. Leur existence est régie par des principes spirituels et divins, avec l’idée que tout ce qu'ils doivent savoir et comprendre est inscrit dans cette loi sacrée. Ils ne se permettent pas de se détourner de ce chemin, et comme l’image le montre, leurs yeux sont fermés à tout ce qui ne fait pas partie de cette vision divine.

Ce bandeau noir représente cette cécité volontaire, cette volonté de ne regarder que ce que la loi divine permet. Ils choisissent de ne pas s'intéresser à tout ce qui pourrait les égarer, tout ce qui ne correspond pas aux principes qu'ils jugent sacrés. C’est une vie d’abnégation, mais aussi une vie de renoncements. Ces amis ont trouvé leur confort dans la certitude, dans le fait que tout est écrit et que leur place dans le monde est tracée selon une voie divine.

Cette image suscite en moi une réflexion profonde : quel est le prix de vivre ainsi ? Est-ce une forme de paix intérieure, une sérénité de ne pas avoir à prendre de décisions complexes ou de réfléchir à des dilemmes moraux quotidiens ? Ou est-ce une forme de renoncement à la liberté personnelle, à la capacité de regarder, de comprendre, de douter et de questionner ? En vivant sous l’autorité absolue de la loi divine, ces hommes ne remettent jamais en question leur place dans le monde. Ils se contentent de suivre sans se détourner. Cela leur donne une stabilité, mais à quel prix ?

Je respecte profondément la foi et la conviction de ceux qui suivent cette voie divine. La loi divine offre un cadre puissant, une direction claire, une boussole morale. Mais ce bandeau noir symbolise aussi l’isolement, la fermeture aux autres idées, aux autres modes de vie. L'homme arabe, en suivant cette voie stricte, choisit de se couper du monde extérieur, de se concentrer uniquement sur sa relation avec Dieu et la voie qu’il lui a tracée. Mais dans ce choix, il se prive de la diversité des pensées, des échanges et de la richesse qui viennent de l’ouverture d’esprit.

L’image de cet homme avec les yeux bandés nous rappelle que, même dans la foi, il est parfois nécessaire de trouver un équilibre entre le respect des principes divins et la capacité à observer, à comprendre et à interagir avec le monde dans sa complexité. Être fidèle à sa foi tout en étant ouvert à l’inconnu est, peut-être, un défi que cet homme ne perçoit pas. Cependant, c’est ce défi qui rend chaque existence pleinement humaine.