À plusieurs moments de la journée, j'ai fait des selfies. Chacun d'eux capture une fraction de moi-même, mais à chaque fois, je ne dégageais pas la même chose. L’éclairage, l’humeur, le contexte, tout cela joue un rôle dans l’image que l’on renvoie. En tant qu’homme arabe, il y a aussi cette part de soi qui change en fonction du regard des autres. Parfois, dans certains moments de la journée, on se sent plus fort, plus serein, et on dégage cette énergie positive. À d'autres moments, peut-être dans la solitude, on se voit autrement, avec des doutes, des questionnements sur sa place, sur son identité.

L’homme arabe, en particulier, vit cette dualité dans ses selfies. Chaque image capturée est une sorte de reflet de son état intérieur, mais aussi de la manière dont il est perçu dans la société. Ce qui est intéressant dans ces selfies, c’est qu'ils ne montrent pas une version statique de soi. Chaque selfie est un instant figé, mais chaque instant est une variation. L’image extérieure peut parfois ne pas correspondre à ce que l’on ressent à l’intérieur. C’est ce paradoxe entre l'image projetée et la réalité intérieure qui fait partie de l'expérience des hommes arabes, qui vivent souvent entre deux mondes : celui de leur culture d'origine et celui de la société dans laquelle ils évoluent.

Dans cette image de selfie, l'homme arabe reflète une attitude différente à chaque moment de la journée. Il ne dégage pas la même énergie à midi qu'à minuit. Et c’est là toute la beauté de la complexité humaine. La lumière qui éclaire son visage peut être dure, douce, directe ou diffuse, mais peu importe la lumière, il demeure toujours cet homme arabe, fier de ses racines, fier de son histoire. Chaque selfie est une manière de se confronter à soi-même, de se définir ou de se redéfinir selon les moments. Cette évolution constante est ce qui fait de l’homme arabe une personne dynamique, en perpétuel changement, mais toujours authentique.

Les selfies ne sont pas simplement des images de soi, ils sont des témoignages de l’évolution. On ne peut pas toujours projeter la même image, car l’homme arabe, tout comme n’importe quel individu, vit des hauts et des bas. Il a des moments de doute, de frustration, mais aussi des instants de bonheur et de réussite. Et chaque photo, chaque selfie, capte ces émotions fluctuantes, montrant que ce n’est pas la constance de l’apparence qui compte, mais bien la diversité de l’être. C’est cette dynamique qui fait que chaque image est importante, même si elle ne dégage pas toujours la même chose.